[RP] Arrivée d'une Ingénue

L

S

- Bonjour. Je souhaite voir son Excellence Cesare, s'il vous plaît. Astrée de Bénoïc.

L'innocente est ici? Merci, j'espère que vous l'avez invitée à patienter dans un salon ! Répondait le chancelier au valet alors que celui-ci lui annonçait l'arrivée d'Astrée en tant que candidate. Pris par une urgence*, c'est avec du retard que Cesare alla se présenter auprès de la jeune femme. Entrant dans la pièce qui servit à accueillit la candidate, Cesare la gratifia d'un sourire et la salua.

Bon jour. Soyez la bienvenue à Cléron. Avez-vous fait bon voyage? Puis-je faire quelque chose pour vous être doux?

[*désolé pour l'attente]

- Je vous remercie.

U

- Excellence.

Je vous remercie. Le voyage a été excellent, je ne me suis presque pas perdue !

Comme nous en avions parlé il y a quelques jours, j'ai bien réfléchi à votre proposition de devenir Diplomate, pesé le pour et le contre. Voyez-vous je ne connais pas grand chose au monde, je vous l'avais déjà dit. Je pensais tâcher d'en apprendre plus, avant de venir à votre rencontre en ces lieux, mais, finalement...N'est-ce pas par l'expérience que nous acquerrons les plus grandes connaissances ?

Alors qu'il l'écoutait répondre, Cesare prenait place face à elle dans le salon. Rebondissant sur sa dernière phrase, il lui répondit :

Vous avez tout à fait raison, madamin. Bien, si vous le voulez, nous allons pouvoir débuter l'entretien. Par chance, comme nous nous connaissons déjà un peu, cette rencontre sera plus courte et moins éprouvante pour vous. D'aucuns peuvent juger mes questions un peu osées et surtout agressives. Je vais alors vous poser ma série de questions, et je me permettrai de noter vos réponses.

Joignant le geste à la parole, il prit de quoi rédiger. Toutes les pièces du château étaient désormais pourvues de parchemins, encriers et plumes et autres matériels nécessaires à la rédaction : même les cuisines ! En effet le chancelier prenait rarement l'effort d'aller jusqu'à son bureau pour travailler. Mais pour ce qui est des salons d'accueil, l'idée n'était pas si mauvaise que cela puisque Cesare y écrivait assez souvent, notamment quand il recevait des candidats.

Alors...

Quelle(s) province(s) aimez-vous, aimeriez-vous visiter, avoir en affection? Pensez-vous, à ce propos, pouvoir voyager In Gratibus pour accomplir pleinement votre tâche? Ces voyages là sont de très bonne expérience, et fondent une immersion totalement dans notre métier.

Quelles sont vos motivations?

Quelles langues pratiquez-vous, et à quel niveau?

L

- Je vous en prie.

L

- Je n'ai pas de préférences particulières concernant les Provinces. Je pense que chacune pourrait m'apporter beaucoup. Chaque province a ses spécificités, ses spécialités, et des paysages merveilleux qui lui sont propres. Et puisque je ne connais rien du monde, ce sera l'occasion pour moi d'en découvrir beaucoup plus. Si j'en ai l'occasion, bien entendu je la saisirais, pour me rendre en personne dans les endroits dont je pourrais avoir la charge. Bien entendu, vous savez que je suis au service d'Yselda de Sparte comme Demoiselle de Compagnie, aussi il me faudra son autorisation pour les voyages, mais je ne doute pas que cela sera possible.

M

- Mes motivations...Et bien, me rendre utile, premièrement. Je souhaite pouvoir mettre mes compétences au service de la Province qui m'a accueillie aussi chaleureusement. Je ne veux pas prendre les armes. Je ne veux pas me battre. Mais je suis intimement persuadée qu'il y a d'autres moyens pour résoudre les conflits...La parole, par exemple. Et cet outil-ci, je le connais, et le maîtrise plutôt bien. Alors si je peux apporter un peu de bonté dans ce monde, si je peux empêcher la haine de se développer, l'empêcher de se transformer en guerre...C'est ce que je veux. Quant aux langues que je maîtrise...Le français, autant à l'oral qu'à l'écrit. L'allemand et l'anglais, de façon très superficielle, je serai bien incapable de tenir une conversation dans ces langues, mais je les comprends à peu près.

Cesare notait les réponses, le visage assez vide d'émotion. Il releva la têt et présent un sourire.

J'aurais une tout petite et dernière question... Pourriez-vous vous décrire? Comment vous vous voyez, comment les personnes vous voient, comment vous voudriez que l'on vous voit...

A

- Le Très-Haut nous enseigne l'humilité, aussi, si je devais me décrire, mes mots seraient ceux-ci : Humble et pieuse. Je ne sais pas comment les autres personnes me voient. Peut-être pourriez-vous répondre à cette question pour moi ? Comment me voyez-vous, Excellence ? Et j'aimerais que l'on me voit...Et bien, telle que je suis, voilà.

L

Cesare ne répondit pas à la question. Il se tut pour deux raisons, la première étant que la jeune femme trouverait réponse dans le parchemin qu'il finissait de remplir avant de le lui présenter.

Spoiler:

Je vous remercie infiniment d'avoir répondu aux questions. Je vous laisse relire ce que j'ai écrit, et apporter si besoin des modifications ou des compléments. Par la suite je vous invite à dater et signer le document pour y prouver votre approbation.

Il profita du moment de lecture pour continuer.

Que diriez-vous de partir en Bourgogne avec moi?

L

Spoiler:

L

- Je dois d'abord en parler avec Son Altesse Yselda. Mais si cela ne la dérange pas, ce serait avec grand plaisir, Excellence. Merci encore de m'avoir reçu en entretien, c'est toujours un plaisir de pouvoir parler avec vous, même dans ces conditions très...protocolaires.

Cesare observa le comportement de l'ingénue et sourit très légèrement lorsqu'il vit les lèvres de cette dernière s'étirer. Il réceptionna le document avec un sourire courtois et vérifia la datation et la signature brièvement avant de le poser sur la petite table.

Il ne me reste plus qu'à vous féliciter, je crois. La bien venue au sein de l'équipe diplomatique franc-comtoise, Excellence. Lorsque Son Altesse aura donné son autorisation, nous partirons pour la basse Bourgogne, et plus précisément en la basilique Saint-André, à Vézelay*. Je vous fournirai à ce moment là votre patente, et j'officialiserai votre intégration. Nous travaillerons tous les deux, ensemble, un petit moment : le temps que vous preniez vos marques et vos habitudes, à la suite de quoi je vous laisserai seule à votre ambassade à effectuer votre travail. Je pense qu'il est mieux d'accompagner les nouveaux diplomates, même si c'est pour un très court temps.

En attendant je vous ferai parvenir vos jeux de clefs pour que vous puissiez prendre vos repères à Cléron, et que vous puissiez participer au travail interne à l'institution immédiatement.

C'est également, pour moi, un plaisir de pouvoir échanger des mots avec vous. Voudriez-vous boire ou manger quelque chose pour m'accompagner, Excellence? J'ai encore un peu de temps devant moi : tout juste de quoi me restaurer en vitesse avant de retourner aux affaires.

Il sourit. Durant ce temps, le page qui était présent durant l'entretien s'en était allé avec le parchemin pour l'archiver, et revint plusieurs minutes après avec les clefs pour la nouvelle ambassadrice.

[*c'est le fofo externe de la chancellerie bourguignonne]

E

- Merci beaucoup pour vos félicitations. Je tâcherai de me montrer à la hauteur pour que vous ne regrettiez pas votre décision. Quant à votre présence à mes côtés, je pense en effet qu'elle ne sera pas superflue, tout du moins au début.

S

- Je ne dis pas non à me restaurer avec vous. A condition que vous me fassiez découvrir quelque chose de nouveau. Je suis certaine que vous êtes plein de ressources.

U

- Je ne voudrais pas empiéter sur votre temps néanmoins. Je sais comme il doit vous être précieux.

Je ne pense pas regretter ma décision un jour. Et puis j'aurais toujours un œil sur vous... De près ou de loin. C'est mon rôle après tout.

Cesare l'observa se détendre. Il n'avait pas remarqué sa crispation durant l'entretien, mais la devina trop tard lorsque qu'elle partit.

Si cela ne vous ennuie pas... Ce sera du salé pour moi. Du brési : c'est une viande un peu comme la bresaola de la Val Ciavenna en Lombardia, bien que je trouve que c'est plus proche en gout de la préparation de bœuf faite dans les Grisons. Et du jambon de Luxeuil. Je ne connais pas la préparation, mais j'aime beaucoup ce jambon. Je crois qu'il macère dans du vin rouge à un moment, avant d'être fumé. Et pour accompagner tout cela je vous propose un petit vin... De Basse Bourgogne ! Histoire que vous découvriez rapidement votre province d'affectation. Mais si vous voulez quelque chose de sucré et bien... Il regarda le valet. Faites préparer une galette comtoise pour nous deux. Et apportez des noisettes et du Tokaji.

Finalement, il prendrait un petit repas plutôt qu'un encas. Il reporta alors toute son attention sur la douce ambassadrice, tandis que le valet partait chercher de quoi les restaurer.

Ne vous en faites pas. Je saurai gérer mon temps. Nous pouvons passer un moment.

[Navrée pour l'attente, nouveau travail, temps d'adaptation un peu long.]

G

M

N

Cesare lâcha naturellement un doux rire aux premiers propos de son ambassadrice.

Et bien, si tel est le cas : nous élargirons les portes pour vous ! Bien que je suis certain d'être capable de vous offrir un nombre incalculable de plaisirs gustatifs sans que votre agréable silhouette n'en soit déformée.

La Bourgogne... Sa capitale est bien Dijon. Duché au mille vins et mille châteaux. Je ne sais pas grand chose sur la sœur de notre province. Je dis bien sœur : fut un temps, nous n'étions qu'un seul pays, qu'un seul peuple. Mais nous nous sommes affranchis, d'où le nom de Franche-Comté. C'est l'une des plus grandes provinces des royaumes confondus, avec ses neuf villes, éternellement fidèle à la couronne de France. Sa diplomatie se fait à Vézelay, qui se situe entre Cosne et Semur. C'est un peuple intelligent, et très fier. Je dois vous avouer que je ne me suis jamais profondément questionné sur la Bourgogne, bien que je n'en suis pas moins intéressé. Connaissez-vous sa géographie?

Alors qu'il discutait, cherchant ce qu'il pouvait bien connaître sur la province, le repas des deux diplomates arriva. La charcuterie était tranchée finement, la pâtisserie coupée en petites parts, les boisson étaient prêtes à être servies. Quelques autres fruits accompagnaient le tout, davantage pour décorer au vu des dispositions. Cesare regarda Astrée.

Je vous conseille de commence par le brési, dit-il en montrant le plat en question.

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